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Si huevon, un pirigüín!

Si huevon, un pirigüín!
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Si huevon, un pirigüín!
8 décembre 2006

Chap 14 : Voyage au Sud du Chili (1ère Partie)

timusique7 On dirait le Sud, le temps dure longtempsmusique7
musique7 Et la vie sûrement plus d'un million d'années,musique7
musique7 Et toujours en été…musique7

Merci Nino, mais là ce n’était pas vraiment l’été, ça a duré à peine 4 jours et ça ne ressemble pas du tout à la Louisiane !

Tout a commencé lorsque le Programme GeoJuvenil Chile sur l’environnement, dans lequel je me suis investie, nous a proposé de réaliser des ateliers dans différentes régions du Chili, pour faire connaître le projet et pour recueillirWe_Sur_de_Chile__151_ les opinions des jeunes de ces régions.

Banco! Direction la IX Region, « Region  de la Araucania » située bien au Sud du Chili, dont la capitale régionale est Temuco. On partira, Joaco et moi, vendredi soir tard, pour arriver après 8h de car le matin à Temuco, afin de rejoindre Pato, et de participer à une grande marche pour la protection de l’environnement. 

Vendredi 20h, tout est prêt, les sacs-à-dos, les sacs de couchage, le matériel pour les ateliers, il ne manque plus que les billets de car. Mais malheureusement, après avoir couru aux quatre coins de la ville, il ne reste aucun billet disponible pour le sud en général ! C’est ce qui s’appelle « cagarse la onda ! » Et tout ça pourquoi ? Parce que tous les cathos du centre et du nord descendent dans le sud pour se rendre sur les tombes de leurs proches ce week-end puisque « el dia de los muertos », la Toussaint, tombe un jour de la semaine !

Pas de panique, on partira demain, on prévient Pato qu’il devra se débrouiller tout seul pour la marche du samedi et on improvise la soirée à Santiago : Joaco va travailler (ça me fait rire quand il dit « travailler », il chante et joue de sa guitare !) au restaurant de Max Berru et nous pouvons alors passer à l’anniversaire de Gabriel, pour enfin passer une nuit tranquille dans la Cordillère ! 

Journée de glande et on redescend à la ville à la même heure que la veille pour aller acheter les billets de car. Cette fois on se rend directement à la gare routière. La première compagnie nous propose une place à l’avant du car et une deuxième place au fond à coté des chiottes, la deuxième compagnie nous propose deux sièges au fond à coté des chiottes. Banco ! On sort de la gare, tranquilles, le car part à 23h, on a le temps d’aller manger des super bonnes « empanadas » chez Julio, de passer chercher nos sacs chez la maman de Joaco et d’arriver à l’heure. Une trentaine de mètres en s’éloignant de la gare, Joaco s’aperçoit qu’il n’a plus les billets sur lui. Après avoir révisé toutes ses poches, toutes mes poches, mon sac et après avoir rampé par terre trois fois de suite sur les trente mètres qui nous séparaient de la gare, on se rend à l’évidence, nous n’avons plus les billets en notre possession ! Ca aussi ça s’appelle « cagarse la onda ! ». On se rue vers le guichetier qui nous a vendu les sièges à coté des chiottes, on lui explique le problème, attendant naïvement qu’il nous imprime de nouveaux billets, puisqu’il a enregistré nos noms et numéros de passeport et qu’il nous a vu il y a à peine 5 minutes. Mais non, on l’a déstabilisé le pauvre caissier complètement incompétent, il appelle son chef. Se présente un gros déguelasse avec une tête en forme de cul, qui nous explique, avec un sourire graisseux en coin, que comme nous avons perdu des billets, il faut qu’on en rachète d’autres intégralement!!Mais c’était sans compter la grande gueule de Joaco, qui demande « al tiro » ses coordonnées au chef, qui pousse une bonne petite gueulante et se rue au bureau des réclamations clients. Nous accueille un jeune homme sympathique, qui nous arrange le coup, en nous faisant payer une petite amende de 1000 pesos au moment de monter dans le bus ! Bien différent de l’autre arnaqueur qui se payait clairement notre tête ! Nous avons tout de même perdu un temps relativement précieux vu notre planning (aller manger des « empanadas » chez Julio avant de passer chercher nos bagages), en plus de la rage que l’on avait à l’encontre de « cara de poto » (tête de cul).

On approche de chez Julio en se disant que s’il n’a plus d’« empanadas », ça sera encore une fois « cagarse la onda » et c’est qu’il y aura une force inconnue qui s’oppose à notre départ ! Mais non, Julio avait encore de ses exquises « empanadas » et en arrivant à la gare, le gentil bonhomme des réclamations clients coure alors en notre direction, ramenant nos billets qui nous avaient été volé par un jeune homme qui espérait obtenir de l’argent contre la restitution des billets ! Tout est bien qui finit bien, nous n’avons pas eu à payer l’amende, et nous arrivons pile à temps pour s’engouffrer sur nos sièges à coté des chiottes, les ventres lourds d’avoir mangé trop vite et d’avoir presque failli rater notre unique chance de descendre dans le sud !

Pour la petite histoire, les cars au Chili ne sont pas des cars mais des avions ! Le car le moins cher - le notre – dispose de 24 sièges bien espacés, deux fois plus larges que celui dans lequel j’ai voyagé 26h de Paris à Porto (Portugal), deux fois plus molletonnés, avec un ingénieux système qui fait que tu peux allonger tes jambes sur un espèce de coussin, une couverture et un coussin qui nous sont distribués par une hôtesse, ainsi qu’une boisson par personne et un petit déjeuner bien complet à l’arrivée, tôt le matin ! C’est limite si on n’avait pas une démonstration des gestes de sécurité en cas d’accident et une boutique Duty Free ! Génial ! Et encore, notre car c’était le bas de gamme de la compagnie la plus bas de gamme ! Le seul conseil que je formulerais ici, est de se réveiller plus tôt le matin, d’abord parce que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et ensuite parce que au bout d’une petite heure de route tu commences à bien comprendre pourquoi les places qui restent sont toutes à coté des chiottes ! Alors tu caches ton nez sous la couverture, tu fermes les yeux très fort comme si ça empêchait l’odeur de t’atteindre et tu essayes de dormir en ne pensant pas que ces ****** de chiottes sont en train de « cagarte la onda » encore une fois !

Les heures passent lentement…Joaco, tout emmitouflé dans son poncho et sa couverture dort comme un bien heureux grâce à son nez bouché, la caricature du jeune cadre devant moi, nous offre un bon concerto ronflant, le vieux encore devant s’occupe des instruments à cordes et son voisin des tambours ! Les chiottes sont toujours là, avec leur cortège olfactif de plus en plus puissant, l’hôtesse de terre (pas mal l’adaptation… !) prépare les petits déjeuners juste au dessus de ma tête et moi je fais claquer des bulles de chewing-gum bien fort, juste pour faire chier, pour réveiller Joaco pour qu’il me tienne compagnie pendant mon insomnie, pour faire comprendre à l’hôtesse de terre que je ne pouvais pas dormir si elle continuais à trifouiller au dessus de ma tête et pour réveiller mes mauvais musiciens, mais en vain…

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6 novembre 2006

Sélection d'expressions...pure spécialité chilienne!

Es mas fome que chupar un clavo *

Eres mas tonto que una puertavolaille_141 *

                      Fumai mas que monja con atraso *

canard_064Eres mas puta que la gallina que aprendio a nadar para culearse al pato *

Eres mas raro que pescado con hombros *

No confundir pelota blanca de nieve que BlancaNieve en pelota *

Es mas fome de choque de tortuga *

Fumai mas que maricon celoso *

Es mas atadoso que cachipun de pulpo *
poulpe_010

Je sais pas vous, mais quand on s'attarde sur la signification de ces expressions et qu'on imagine la situation, je trouve ça bien marrant!!

6 novembre 2006

Chap 13 : 20 années à Paris, une année à Séville et une de plus à Santiago du Chili…

« Las mañanitas » : chanson d’anniversaire mexicaine, qui se chante beaucoup aussi au Chili, plus originale que la traditionnelle « Cumpleaños Feliz, …. »

Extrait de paroles de las « mañanitas » :

musique7 Estas son las mañanitas
que cantaba el Rey David
a las muchachas bonitas,
se las cantamos aquí.musique7

musique7El dia en que tu naciste
Nacieron todas las flores
El dia en que tu naciste
Cantaron los ruiseñores.musique7

musique7Despierta mi bien despierta,
mira que ya amaneció,
ya los pajarillos cantan
la luna ya se metió...musique7

musique7 Primera Vez : En Casa De Joaco

Photo_joaquin_142La Cordillère des Andes, la ville de Santiago illuminée, une paire de bougies, un dîner pour deux, une viande améliorée accompagnée d’un riz aux petits oignons, un joli petit chat gris et blanc qui vient se frotter sur nos mollets, deux verres de vin, une guitare, un sourire jusqu’aux oreilles, un regard perdu dans un autre qui brille, une complicité, un amour naissant et grandissant, un silence décoré par cette chanson,…


musique7 Segunda Vez: En una Feria Medio Ambiental
Photo_joaq_533

Une université, une pelouse, une conscience générale de la nature qui nous entoure, un ciel sans nuages, une orange partagée entre amis, un Pato, un Enrique, un Joaco et beaucoup d’autres, un micro, une chanson encore une fois, un visage qui rougit, deux mains qui le recouvrent, un corps qui se cache derrière un arbre, une affiche de plus, un joyeux anniversaire de la part de jeunes chiliens dont je ne connais pas le quart…


musique7 Tercera Vez : En La Mitad Del Mundo

Un restaurant costaricien, une viande cuisinée avec amour par les cuisiniers, un serveur qui 19oct___14_touche les fesses d’un autre, des clins d’œil et des signes de la main des cuisiniers derrière la vitre, un Max Berru qui joue des maracas accompagnant la guitare de Joaco, deux mariachis qui serpentent autour des tables du restaurant, un troisième qui se joint à eux avec sa voix de ténor, trois mariachis qui apparaissent de derrière le mur, et une chanson, la même, et un mur qui protège à moitié d’une affiche supplémentaire, et des applaudissements…


musique7 Quarta Vez : En La Casa En El Aire
PB050002

Un bar, plusieurs dizaines de clients, un Mojito, una mesa de puras minas, une autre Olivia née aussi le 19 octobre, une Sandra née le 18 octobre et une Paula, un tabouret, une guitare, un Joaco et un public déchaînés, une crise de fou rire, un changement de table pour se rapprocher de l’artiste, un concert live et au milieu une chanson, l’unique, trois sourires, trois joyeux anniversaires, des félicitations de la part des clients du bar,…


musique7 Quinta Vez : En la terraza de Leo

Une jolie petite maison dans la Cordillère des Andes, une terrasse dans un grand jardin, deux 19oct___40_barbecues, douze kilos de viande, quatre énormes salades, un bouquet de fleurs dans un vase, un soleil qui nous brûle en passant directement par le trou de la couche d’ozone, une tournée de Pisco Sour, une fête entre amis, un coucher de soleil, une ambiance rafraîchie et bien arrosée, un deuxième bouquet de fleurs, dégustation d’une pomme de terre chaude dans son enveloppe d’aluminium avec de la sauce auprès du feu, un Joaco, un Garfia, un Gabriel, une Paula, une Sandra, un Basti, une Malena, un Felipe, un Leo, un Nico, une Maya, un autre Nico, un Claudio,… tous debout, en face de moi et de ma patate chaude dans la bouche, autour de la guitare, un moment émouvant, une ronde entre amis et une chanson…

Queridos chilenos y chilenas mios, muchissimas gracias a todos ustedes para todo!!

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17 octobre 2006

Le Chili ou le pays du thé Coquillages cendriers!

Le Chili ou le pays du thé                                                                            Coquillages cendriers!

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     Jolie petite fleur porte-encens    

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17 octobre 2006

Souvenirs de Montevideo...Gracias Joaco!

Souvenirs de Montevideo...Gracias Joaco!

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18 septembre 2006

Chap 13 : Fiesta de la patria a la playa* (18 septiembre)

            Fin du concert, 3h du matin et nous prenons la route vers l’est, vers la cote, vers la mer. Nous arrivonsPhoto_joaquin_151 jusqu’à El Quisco, chez le papa de Joaquin. Son papa est propriétaire d’une quinzaine de petits cabanons qu’il loue, tous situés sur la même parcelle de terrain, au milieu duquel il a lui-même construit sa maison. Il nous a réservé la cabaña numéro 6, juste à coté de la maison. C’est un super joli bungalow, très cosy, très accueillant, avec six lits et tout le confort nécessaire.

            On s’installe rapidement et on part avec nos ponchos, affronter, en pleine nuit, le vent glacial qui vient de la mer. On passe devant la "playa de los ahogados"*, une plage rocailleuse, ou le courant est tellement fort qu’il a déjà emporté un certain nombre de baigneurs inconscients. Escalade sur les rochers jusqu’à "la rompiente", l’endroit le plus avancé dans la mer, ou les vagues viennent puissamment frapper les rochers. Nous restons là, à admirer l’écume des vagues, jaillissant de la mer jusqu’au ciel, tachetant de blanc la noirceur du ciel parsemé de milliers d’étoiles. Il est 6h du matin et nous allons nous coucher, pas sans avoir bu un verre d’eau chaude avec du sucre (oui, en fait ce n’est pas un truc typique, c’est juste parce que on n’avait pas de thé !)P1010004.

            Le lendemain midi, réveillés par les oiseaux, le soleil et surtout par le papa de Joaco, nous sommes invités à déjeuner au restaurant, avec le papa, la belle-mère, le grand frère Leo. Touchantes retrouvailles familiales, où les enfants charrient leur père, où la belle mère leur donne raison, où le père taquine ses fils et où tout le monde charrie la petite française !

           Dans l’après-midi, nous avançons un peu plus sur le littoral, jusqu’à Isla Negra, pour rendre visite à l’autre partie de la famille, soit la maman de Joaco, sa grand-mère, son arrière grand-mère, ses oncles et tantes,…Un endroit merveilleux, plein d’arbres et de plantes de toutes sortes. Ici, c’est pire que chez le père de Joaco, cet immense morceau de terrain appartient à sa famille depuis des générations. En me désignant plusieurs maisons tout en bois, magnifiques de l’extérieur (sublimes de l’intérieur, je l’ai constaté plus tard !), Joaquin m’explique que celle-là c’est celle de sa grand-mère, celle-ci de son arrière-grand-mère, cette autre de sa tante,…et ainsi de suite. Incroyable endroit face à la mer, incroyables maisons avec une baie vitrée sur toute la longueur et une terrasse qui les entoure, incroyable havre de paix, petit paradis sur terre…La grand-mère de Joaquin est une grande dame, "cuica"* selon lui et adorable, qui nous raconte comment cet endroit finit par s’appeler Isla Negra. A l’époque ou la grand-mère était une toute petite fille, sa famille a décidé de changer le nom du village (non sans se battre contre les partisans du nom original) en P1010028l’honneur de la noirceur des rochers qui bordent la péninsule. Nous faisons le tour du propriétaire, moi impressionnée et Joaquin nostalgique de toutes les vacances qu’il a passé ici quand il était enfant et qu’il vivait encore au Mexique. Nous allons ensuite visiter la fameuse maison de Pablo Neruda, gigantesque poète chilien communiste.

           Après une petite sieste, nous nous préparons pour "carretear"*, avec Gabriel, un ami de Joaco, acteur qui a fait des ravages dans une ou deux séries chiliennes super connues, sa sœur et son mari, et Leo. Ambiance festive, style fête foraine avec plein de petits jeux. D’emblée, mes quatre compagnons masculins se lancent le défi du "palo"*, un bout de bois planté dans le sol, assez haut et glissant, sur lequel il faut se hisser à la force des bras et des jambes pour aller sonner une petite clochette. Joaco s’essaye en premier et fait rapidement sonner la clochette sous les applaudissements des spectateurs. Leo se lance à son tour et y arrive aussi au prix de quelques gouttes de sueur supplémentaires. Compétition masculine oblige, Gabriel tente sa chance, mais s’essoufflera avant d’atteindre le haut…"Empanada"*, pomme d’amour, "cueca"*, una "chela"*, dos chelas, tres chelas,…et nous partons visiter une autre fonda, plus populaire, plus de village "El regreso de la diuca"* (la diuca est un oiseau, mais est aussi utilisé pour désigner le sexe masculin !) "Las mejores empanadas de pino para 500 pesos, una botella del mejor Pisco Sour para 5000 pesos, los mejores precios y la mejor musica en…El regreso de la diuca, donde nos divertimos muchissimo !!"* Plus kitsch je ne connais pas, exception faite des DJs des stations de ski, qui arrêtent la ___pmolikjmusique pour faire la promotion des produits du supermarché Spar ! Le groupe de musique nous vient d’un endroit irréel, chanteur bidonnant, aux cheveux longs et gras, avec des bagues aux doigts, une chaîne en or avec une croix en pendentif, une veste beaucoup trop courte bleue turquoise et un pantalon noir à pinces, qui danse avec deux balais dans le…Le reste du groupe est du même acabit, je vous laisse imaginer ! Je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule à halluciner. Crise de rire…Un peu de danse et beaucoup de foutage de gueule plus tard, nous rentrons, impressionnés par cette réalité beauf…Ils sont vraiment partout, les beaufs !

            Une courte nuit, nous déjeunons chez Pato (le papa de Joaquin) et nous partons profiter du soleil à la plage. Nous partons, avec une petite serviette, un maillot de bain slip super moche (celui de Joaco, moi je n’en ai évidemment pas pris !), une paire de chaussure (la mienne, Joaco a décidé d’y aller pieds nus parce que la plage est tout à coté), un poncho pour la sortie de l’eau et deux appareils photos.  De toute façon il n’y a presque personne dans l’eau parce que elle est beaucoup trop froide, tellement qu’elle te gèle les os et qu’elle en devient brûlante ! Joaco fait quand même un petit plongeon, puis nous longeons la plage jusqu’au bout, nous quittons la grande plage de sable fin pour arriver à la encore plus grande plage de sable beaucoup plus gros, tellement gros qu’il fait mal aux pieds. J’en profite pour remettre mes chaussures et Joaco souffre en silence. Nous arrivons à un endroit qui ne figure pas sur les cartes, une jolie petite crique rocailleuse, bien isolée, ou le soleil s’engouffre faiblement, avec un petit bassin assez profond pour se baigner. Adam et Eve prennent alors un bain glacial dans cette eau qui nous vient directement de l’Antarctique. Le retour se complique pour Joaco, qui a le choix entre le sable épais de la plage ou le chemin terreux et caillouteux de la route qui longe la plage. Au comble du désespoir, nostalgique de ses jolies chaussures qui l’attendent patiemment au cabanon, Mac Gyver se fabrique de jolies sandales 100% artisanales avec une semelle de cochayuyu (algue) sèche et des lacets de feuilles de palmiers ! "Pobrecito"* mais bon, c’est bien fait, il l’a cherché ! A peine arrivés, on repart en catastrophe sur la plage, suivis de Benja, le demi-frère de Joaco et sa copine, pour voir le coucher du soleil du haut des rochers. On court et on arrive enfin sur les rochers, le souffle coupé par la petite course et par la beauté de ce coucher de soleil. De retour à la cabaña, "tomamos once todos juntos"*. Joaquin prend sa guitare et me chante des jolies chansons qu’il a composé pendant que je rince tous les beaux coquillages que nous avons ramassés pour en faire des jolis cendriers.

               Une petite balade en ville et Joaco me conduit dans un endroit surprise, il refuse de me dire ou il m’amène. On se gare, on descend de la voiture, on escalade nonchalamment une barrière en bois, on s’égratigne les jambes au passage, on avance à pas de loup parce qu’on ne voit pas à deux mètres devant nous avec cette nuit noire et on s’arrête…On est à Cantalao, un terrain qui appartenait à Pablo Neruda (qui appartient toujours à la Fondation Neruda), un terrain assez grand, une belle pelouse et des visages tordus taillés dans la pierre écrasés sur le sol qui nous regardent sans s’étonner de notre présence si clandestine soit elle. Et la mer, les vagues, et le ciel, les étoiles, et le vent, le silence…c’est magique. Si la Terre avait été plate, nous serions forcément à une extrémité. La mer, l’horizon qu’elle nous laisse voir et plus loin une cascade gigantesque qui arrose le ciel et les étoiles et se perd dans le vide. Une atmosphère mystique, qui fait froid dans le dos si on se prend à imaginer de telles choses…Mais quelle honte qu’ils aient fermé cet endroit au public, "que cabrones, huevon !"*, d’autant plus que Pablo Neruda, en bon communiste qu’il était, disait "mi casa es la del pueblo"* !!

Le lendemain nous partons avec Patricio dans sa maison de campagne, complètement perdue dans les terres, où sa femme élève des abeilles. On se prépare un déjeuner "rico"* on arrose les plantes de la maison, on passe voir les ruches et on fait une petite sieste. On est bien reposés et on peut rentrer affronter Santiago… "Feliz cumpleaño Chile, la pasamos chancho !"*

9 septembre 2006

Chap 12 : Septiembre se llama Allende

P9100011                Aujourd’hui 9 septembre, c’est la veille d’un long week-end, tout le monde en parle, tout le monde se prépare, tout le monde se souvient…On se souvient de la dictature, on se souvient de Salvador Allende, on se souvient des années de répression, des exilés, des torturés, des exécutés, des disparus, des prisonniers,…des martyrs. On se souvient et on a mal, on souffre et on se prépare à laisser s’échapper la rage que l’on garde au fond de nous. On se souvient de ces années de dictature militaire, on ne peut pas les oublier quand on en subit encore d’intenses séquelles…Il suffit de regarder des policiers chiliens pour s’en rappeler et pour se rendre compte que rien n’a changé, sauf dans les apparences bien sur.

Je commence ma soirée calle Maipù, dans un centre culturel, "El Sindicato", un des rares foyers encore vivants de la résistance gauchiste. Il y a quelques années, ce local, parmi beaucoup d’autres, a été entièrement brûlé et détruit par certains. D’autres l’ont reconstruit, et en on fait ce qu’il est maintenant, un espace culturel avec une bibliothèque, deux studios de musique, un théâtre et un café, espace recouvert de photos de Salvador Allende, de Che Guevara, de Victor Jarra et de Pablo Neruda. Plusieurs chanteurs se succèdent sur la scène, entrecoupés de petits discours émouvants des fondateurs du centre, et d’un gâteau pour fêter l’anniversaire des 10 ans du P1010003Sindicato. 

Nous partons ensuite en trombe jusqu’à un autre petit théâtre, où un groupe de jeunes organisent un spectacle de cirque, style cabaret. Joaquin installe un petit stand pour vendre des affiches et des t-shirts du festival de Circo y Arte Callejero qu’il organise depuis 1998 dans la ville de Pirque.  Nous assistons alors à un petit spectacle très bien monté, très sympa avant d’aller à la Casa En El Aire.

Joaquin joue pendant deux bonnes heures, invite les gens à ne pas oublier, à venir manifester dimanche, à s’unir, à s’exprimer et à honorer la mémoire des victimes de la dictature.

P91000215h du matin, quelques heures de sommeil seulement parce qu’il ne faut pas rater le départ de la Marcha et nous y sommes. Nous arrivons en peu en retard, donc nous nous trouvons à la toute fin de la marche et nous remontons petit à petit le cortège. D’abord, les communistes, les collectifs Musicobrero y Cultura en movimiento, puis les anarchistes. On ne s’attarde pas avec eux, ça craint. Visages cagoulés, vêtements noirs, bombes de peinture dans la main droite et cocktails Molotov dans la gauche. On les dépasse rapidement parce que c’est toujours à leur niveau que les choses dégénèrent…On avance ensuite avec le cortège de la Funa. La Funa sont ceux qui ont décidé de punir moralement, à travers le regard de la société, les gens qui ont été au service de la dictature, ceux qui ont dénoncé, torturé, emprisonné, tué les résistants, ceux qui ne se sont pas vendus au système. Ils nous invitent alors à dénoncer publiquement en faisant le plus de bruit possible ces personnes-la afin d’ébranler un peu l’impunité dont ils jouissent si sereinement. On poursuit tranquillement la marche, depuis la Moneda, le palais présidentiel, jusqu’au cimetière général où on y trouve, entre autres, la tombe de Salvador Allende. Photo_joaquin_056

On arrive au cimetière, on reste aux aguets, tout comme les policiers postés aux quatre coins du cimetière prêts à intervenir et même prêts à provoquer les manifestants et Joaquin ne me lâche pas la main. D’un coup, une espèce de tank modèle urbain, s’engouffre dans une allée du cimetière juste à coté de nous et les gens se mettent à courir, se dispersent. Et nous aussi. Nous courons jusqu’à une autre allée transversale, nous nous abritons dans un caveau, les larmes aux yeux, le nez qui pique atrocement et la gorge qui s’assèche, craignant que la bombe lacrymogène que les policiers viennent de nous lancer droit dessus ne soit pas leur seule façon de signifier leur présence. Le cimetière va garder cette forte odeur de gaz toute l’après-midi. Tout le monde se gratte le nez, pleure et éternue, ça en devient même comique. Comique, mais tellement tragique...Ou peut-être l’inverse… Nous arrivons au caveau de la famille Allende, sur lequel nous jetons une jolie fleur rouge en écoutant cérémonieusement un hommage à Salvador Allende.

Le lendemain c’est vraiment le 11 septembre, c’est vraiment LE jour ou tout peut arriver, LE jour ou les gens manifestent dans un climat beaucoup plus agressif, LE jour ou des gens meurent, LE jour ou beaucoup n’osent même pas sortir de chez eux, LE jour ou certains ont peur, LE jour ou d’autres sont prêts à tout…Joaquin a été invité à jouer à la "Velaton del estadio nacional de Santiago". La "Velaton" est une autre manifestation de la mémP9120035oire collective encore bien vivante et ardente, ou les gens viennent déposer et allumer des bougies tout autour du stade. "Ni Olvido, Ni Perdon"*.

Cette année c’est la première fois que le Parti Communiste et le Parti Socialiste organisent la Velaton ensemble. Cette union ne semble pas plaire à tout le monde…Et surtout pas à Joaquin qui doit chanter une chanson qui invite à la révolution, contre le gouvernement (le gouvernement de Madame Bachelet est supposé être socialiste mais ne l’est pas…). Je sens qu’il est nerveux, qu’il réfléchi beaucoup, qu’il observe, qu’il pèse le pour et le contre, qu’il sonde silencieusement le public. P9120039Je sens qu’il est profondément ému par ce concentré de souffrance autour du stade, par la beauté et le symbolisme de cette cérémonie et par le fait de devoir exprimer ce qu’il ressent, à voix haute, avec des mots, avec une guitare, sur une scène, face à un petit millier de personnes. Introduction rapide, paraphrasée de Salvador Allende lui-même "No habrà revolucion sin cancion"* et, à part la voix qui tremble et les accords fragiles, il s’en est bien sorti. Il laisse la scène pour venir me serrer dans ses bras en poussant un profond soupir de soulagement et en essuyant un embryon de larme au coin de son œil gauche. D’un coup c’est la célèbre chanson de l’Unité Populaire (ancien parti politique de Salvador Allende), aux couleurs marxistes, "Venceremos"* qui résonne dans tout le stade. Les cœurs, chargés d’émotion, battent encore plus vite, les poings se lèvent et les voix s’élèvent "El pueblo unido jamas sera vencido !"*.

Nous déposons chacun deux bougies sur les grilles du stade, Joaquin perdu dans ses pensées, et moi essayant silencieusement de les pénétrer. La solidarité prend tout son sens face à une cause commune, et il semble que cet élan de solidarité soit proportionnel à la cause vécue ou subie. Ici, c’est énorme. C’est telleP9120042ment énorme que je me sens mal d’être ici, de saluer les gens et d’allumer des bougies car je n’ai pas vécu ce qu’ils ont subi. Je ne peux qu’essayer de partager leurs sentiments pour les soulager un peu et faire preuve du maximum d’empathie possible.

Nous prenons la JoacoMobile pour rentrer jusqu’à chez lui, dans la montagne. Sur la route, nous restons attentifs, sur les conseils de Joaco, qui sait pertinemment que cette nuit-là il est dangereux de s’aventurer sur les routes. Cette nuit-là, la ville est le théâtre d’affrontements permanents entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les habitants des "poblaciones"*, quartiers pauvres, se barricadent dans leurs rues, au moyen d’incendies de toute sorte. Ils brûlent des pneus, des voitures, des panneaux d’affichage et tout ce qui leur tombe sous la main. Ils font en sorte de ne laisser entrer personne, et surtout pas les policiers.

musique7"En la pobla, se escuchan tiros, son las armas de los pobres, son los gritos del latino"* (copyright Joaquin Figueroa)            musique7    

Nous passons d’abord par une zone curieusement calme, style le calme après la tempête, visiblement désertée par les manifestants depuis peu, ou subsistent des cadavres de feu qui crachent encore leurs dernières flammes, des gros morceaux de ferraille, des panneaux électriques déracinés,…Nous roulons prudemment, faisant attention d’éviter les débris lorsqu’un véhicule arrivant en sens inverse vers nous, nous fait des appels de phare. Appels de phare signifiants qu’il n’était pas possible d’aller plus loin sur la route, et nous faisons demi-tour. Joaquin cherche alors un autre moyen de passer, en contournant les obstacles, et au coin d’une grande artère nous apercevons un nombre incroyable de policiers gentiment alignés derrière une barricade, et de l’autre coté, les habitants du quartier en question, hurlants, sautants, dansants autour des feux qu’ils ont allumé sur la route, pour la rendre impraticable. Sans s’attarder et au prix de multiples détours dans les rues de Santiago nous réussissons à entrer dans la localité de Lo Caña, là où se trouve la maison de Joaquin. Il fait étrangement sombre, toutes les maisons sont éteintes, et pour cause, le courant a été coupé dans la totalité de la ville. Alors on cherche à tâtons les quelques bougies et la lampe torche qui traînent dans le salon. Et puis on allume la cheminée pour se réchauffer, on éteint les bougies pour économiser, et on se remet tranquillement de nos émotions…Et le lendemain on apprend la mort d’une petite fille de 9 ans, tuée par une balle de revolver, alors qu’elle était tranquillement chez elle cette nuit-là. Balle de revolver, qui, soit dit en passant, a de fortes chances de s’être échappée d’une arme d’un policier…Impunité quand tu nous tiens…

6 septembre 2006

Chap 11 :

pimentRetour à la Casa En El Aire, Joaquin chante et entre deux chansons qu’il me dédicace et deux clins d’œil, je réfléchi. Je réfléchi à ce que j’ai laissé derrière moi en partant de Paris.

C’est dingue, je n’y pense même plus. Comment peut on être amoureuse et d’un seul coup, sans s'en rednre compte, ne plus rien ressentir, ne plus y penser, oublier son visage, ses expressions, son sourire, ses yeux, ses larmes, ses paroles, sa vie, ses gestes, ses sentiments, mes sentiments,…

C’est que ça ne devait pas être de l’amour, l’amour quand ça vient, ça ne part pas comme ça, comme un point noir que l'on éclate, sans même laisser le moindre petit message. C’était une belle illusion en tout cas, comme un rêvepiment, un truc magique, qui nous tombe dessus sans prévenir, qui vous entraîne très loin, très loin de vous-même, de vos idées, de votre personnalité et votre cœur que vous croyiez pourtant bien connaître.

Soit j’ai un cœur de pierrepiment, ou de béton, un truc solide quoi, qui se déguise avec des sentiments qu’on me prête, ou qu’on me donne mais que je décide de rendre contre remboursement immédiat. Ou bien peut être que mon cœur s’ouvre un tout petit peu, puis se referme, comme un contrat à durée déterminée que je n’aurais pas signé, ou plutôt comme un CPE, qui se serait terminé avant que je n’en sois avertie, sans aucun préavis. Oui, c’est précaire, et c’est une situation bien peu stable…

Et maintenant, quoi ? En regardant Joaquin chanter, j’ai l’impression qu’il fait déjà partie de mes souvenirs et j’ai envie de pleurer. J’ai l’impression que je l’écoute pour la dernière fois, ça me rend triste et nostalgique, alors que j’ai encore plusieurs mois à vivre avec lui, que nous avons encore beaucoup de choses à partager. piment

pimentPour moi, la vie a toujours été une série d’expériences. Plus j’en aurais, mieux je me sentirai, de la plus insignifiante à la plus marquante, de la meilleure à la pire, toute expérience est bonne à prendre, à ajouter en bas d’une liste…Une série d’expériences…est ce une vie finalement ? Cette vision ne m’enferme t-elle pas dans une logique infinie, sans issue, dans dénouement… ?piment

2 septembre 2006

Chap 10 : Valparaiso de mi amor…

P8260009           Départ pour Valparaiso, une heure et demi, et je ne sais combien de kilomètres de vignes et de palmiers chiliens plus tard, nous arrivons. C’est une ville très bizarre, formée par un ensemble de "cerros"* et au milieu des cerros, le cœur de la ville. Ce qui est intéressant est que la logique voudrait que les gens habitent en bas, mais non, ils habitent sur les cerros, aux moyens de périlleuses constructions à flanc de cote. C’est sublime, c’est une ambiance plus bohême, plus jeune, plus fraîche, plus colorée, plus souriante, plus verte que la capitale.

Nous allons déjeuner au Mercado Central de Valpo, un lieu qui correspond parfaitement aux idées que l’on peut avoir de l’Amérique Latine, un filet de merluza avec des frites et de la salade…hmm un régal.

Nous prenons ensuite l’ascenseur qui mène au sommet du "Cerro Concepcion" (il y a un ascenseur sur chaque cerro) et nous tombons par hasard sur Pablo, en pleine séance de photos. Pablo est argentin, ami d’amis de Joaquin, "que dice que chego hace tres horas, un poco mas por acha", y que "chovia cuando chego"*! (Les argentins prononcent « ch » à la place de « ll » pour ceux qui ne le savent pas !). Nous parcourons el cerro, tous les trois, "encantados"*, et nous prenons des photos. Mais le temps nous est compté et nous admirons alors le coucher du soleil, sur la mer, depuis le mirador du cerro…et nous redescendons. P8260041

Nous longeons la côte jusqu’à Viña del Mar, station balnéaire un peu bourgeoise, avec un casino au bord de la mer et de grands hôtels, style Cannes, en plus joli quand même ! Nous descendons sur la plage pour goûter la température de l’eau, Joaquin et Pablo se mettent pieds nus pour sentir le sable mais moi je reste frileuse. Evidemment, j’aurais mieux fait de les imiter car une vague assez sournoise m’a prise en traître, en m’attaquant par derrière, et m’a complètement trempé les chaussures, chaussettes et bas du pantalon ! Les autres rigolent et moi je couine ! J’ai un peu froid…La mer du Chili est sans aucun doute une des plus froides du monde ! Je passe ensuite les deux prochaines heures pieds nus, espérant que mes chaussures sèchent un peu, puis les deux heures suivantes avec des nouvelles chaussettes à doigts de pieds blanches et bleues que Joaquin a acheté sur un petit marché au bord de la plage.

Nous continuons à arpenter la ville, jusqu’au JJ. C’est un bar légendaire de Valpo, blindé de souvenirs de toute sorte des quatre coins du monde, et entièrement tagué par les clients, avec des mariachis qui chantent et jouent de l’accordéon. Nous partageons "una chorrillana"* tous les trois, ou plutôt tous les quatre, avec un vieux chilien bourré qui voulait que je lui signe un autographe croyant que j’étais une star de cinéma !

Nous nous rendons ensuite dans un bar, ou l’association de hippies Cultura Libre a invité Joaquin à participer au concert. Ambiance peace and love à gogo, barbes et cheveux longs, musique romantique des années 70 ! Carpe diem ! Pablo s’endort presque, je lutte aussi un peu contre le sommeil avec mes chaussettes à doigts de pieds et Joaquin chante encore. Après qu’il ait vendu tous ses CD, nous partons faire un tour dans le centre ville, plonger dans la nigtP8260063h de Valparaiso. De la salsa par ici, du reggaeton par là, de l’accordéon d’un autre coté et puis une bande de jeunes assis sur le trottoir devant un bar jazz. Ravis d’avoir un public, si peu fortuné et si peu nombreux soit-il, ils se mettent à jouer. Très bon musicos de jazz, super concert privé !

4h du matin, retour à la jeep, au revoir Valparaiso, au revoir les cerros, la mer et la douceur de vivre,…je reviendrai ! Pablo s’endort dans la voiture et Joaquin chante encore…jusqu’à ce que la jeep décide de se faire une pause clope, et que le capot se mette à recracher une épaisse fumée noire. On s’arrête en catastrophe, heureusement à proximité d’une station service. Le réservoir d’eau surchauffait, il a fallu aller chercher de l’eau et attendre que la jeep veuille bien se calmer. Mais la voiture ne veut plus démarrer, la batterie est vide. Et me voila alors en train de pousser la jeep avec Pablo, à moitié endormi et à moitié angoissé de rater son car (il doit prendre un car à 8h du matin pour 26h de trajet jusqu’à Buenos Aires) et nous pouvons donc enfin rentrer à Santiago…

26 août 2006

Chap 9 : Curiosidades (Primera parte)

1.             Santiago de Chile est une ville déchirée en deux, car dominée par deux grandes dynasties qui luttent sans relâche pour être les seuls maîtres de la ville.La première dynastie compte un nombre de membres impressionnant, en activité de 6h du matin jusqu’à minuit. Présents en tout point de l’agglomération ils s’efforcent de faire parler d’eux en rendant service aux habitants. La deuxième dynastie, presque aussi nombreuse, ne rend aucun service mais impose sa présence à tous les coins de rue. Présence qui n’est pas du tout remise en cause. Les premiers sont appelés plus couramment les autobus et les seconds, les chiens ! Alors forcément, lorsque l’un marche sur les plates bandes de l’autre – lorsque le chien s’allonge au milieu de la chaussée – l’autre se défend et empiète à son tour sur le territoire de son rival – les pattes du chien ! Il est donc assez fréquent que le bruit ambiant de la ville soit déchiré par des gémissements hurlants de douleur. Finalement, c’est la jungle, les feux rouges n’existent ni pour l’un ni pour l’autre et à moins que les chiens ne soient tous adoptés ou qu’ils ne meurent tous, ou que les gens n’aient plus besoin de prendre le bus, les chiens et les bus continueront à cohabiter et seront encore et pour longtemps les rois de la ville…et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… !

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2.             Je ne pense pas avoir besoin de faire de commentaires, sinon que si, croyez-y, ce magasin vend uniquement des protections hygiéniques ! Je n’en ai jamais vu autant…et vous ?
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