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Si huevon, un pirigüín!
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Si huevon, un pirigüín!
8 décembre 2006

Chap 14 : Voyage au Sud du Chili (1ère Partie)

timusique7 On dirait le Sud, le temps dure longtempsmusique7
musique7 Et la vie sûrement plus d'un million d'années,musique7
musique7 Et toujours en été…musique7

Merci Nino, mais là ce n’était pas vraiment l’été, ça a duré à peine 4 jours et ça ne ressemble pas du tout à la Louisiane !

Tout a commencé lorsque le Programme GeoJuvenil Chile sur l’environnement, dans lequel je me suis investie, nous a proposé de réaliser des ateliers dans différentes régions du Chili, pour faire connaître le projet et pour recueillirWe_Sur_de_Chile__151_ les opinions des jeunes de ces régions.

Banco! Direction la IX Region, « Region  de la Araucania » située bien au Sud du Chili, dont la capitale régionale est Temuco. On partira, Joaco et moi, vendredi soir tard, pour arriver après 8h de car le matin à Temuco, afin de rejoindre Pato, et de participer à une grande marche pour la protection de l’environnement. 

Vendredi 20h, tout est prêt, les sacs-à-dos, les sacs de couchage, le matériel pour les ateliers, il ne manque plus que les billets de car. Mais malheureusement, après avoir couru aux quatre coins de la ville, il ne reste aucun billet disponible pour le sud en général ! C’est ce qui s’appelle « cagarse la onda ! » Et tout ça pourquoi ? Parce que tous les cathos du centre et du nord descendent dans le sud pour se rendre sur les tombes de leurs proches ce week-end puisque « el dia de los muertos », la Toussaint, tombe un jour de la semaine !

Pas de panique, on partira demain, on prévient Pato qu’il devra se débrouiller tout seul pour la marche du samedi et on improvise la soirée à Santiago : Joaco va travailler (ça me fait rire quand il dit « travailler », il chante et joue de sa guitare !) au restaurant de Max Berru et nous pouvons alors passer à l’anniversaire de Gabriel, pour enfin passer une nuit tranquille dans la Cordillère ! 

Journée de glande et on redescend à la ville à la même heure que la veille pour aller acheter les billets de car. Cette fois on se rend directement à la gare routière. La première compagnie nous propose une place à l’avant du car et une deuxième place au fond à coté des chiottes, la deuxième compagnie nous propose deux sièges au fond à coté des chiottes. Banco ! On sort de la gare, tranquilles, le car part à 23h, on a le temps d’aller manger des super bonnes « empanadas » chez Julio, de passer chercher nos sacs chez la maman de Joaco et d’arriver à l’heure. Une trentaine de mètres en s’éloignant de la gare, Joaco s’aperçoit qu’il n’a plus les billets sur lui. Après avoir révisé toutes ses poches, toutes mes poches, mon sac et après avoir rampé par terre trois fois de suite sur les trente mètres qui nous séparaient de la gare, on se rend à l’évidence, nous n’avons plus les billets en notre possession ! Ca aussi ça s’appelle « cagarse la onda ! ». On se rue vers le guichetier qui nous a vendu les sièges à coté des chiottes, on lui explique le problème, attendant naïvement qu’il nous imprime de nouveaux billets, puisqu’il a enregistré nos noms et numéros de passeport et qu’il nous a vu il y a à peine 5 minutes. Mais non, on l’a déstabilisé le pauvre caissier complètement incompétent, il appelle son chef. Se présente un gros déguelasse avec une tête en forme de cul, qui nous explique, avec un sourire graisseux en coin, que comme nous avons perdu des billets, il faut qu’on en rachète d’autres intégralement!!Mais c’était sans compter la grande gueule de Joaco, qui demande « al tiro » ses coordonnées au chef, qui pousse une bonne petite gueulante et se rue au bureau des réclamations clients. Nous accueille un jeune homme sympathique, qui nous arrange le coup, en nous faisant payer une petite amende de 1000 pesos au moment de monter dans le bus ! Bien différent de l’autre arnaqueur qui se payait clairement notre tête ! Nous avons tout de même perdu un temps relativement précieux vu notre planning (aller manger des « empanadas » chez Julio avant de passer chercher nos bagages), en plus de la rage que l’on avait à l’encontre de « cara de poto » (tête de cul).

On approche de chez Julio en se disant que s’il n’a plus d’« empanadas », ça sera encore une fois « cagarse la onda » et c’est qu’il y aura une force inconnue qui s’oppose à notre départ ! Mais non, Julio avait encore de ses exquises « empanadas » et en arrivant à la gare, le gentil bonhomme des réclamations clients coure alors en notre direction, ramenant nos billets qui nous avaient été volé par un jeune homme qui espérait obtenir de l’argent contre la restitution des billets ! Tout est bien qui finit bien, nous n’avons pas eu à payer l’amende, et nous arrivons pile à temps pour s’engouffrer sur nos sièges à coté des chiottes, les ventres lourds d’avoir mangé trop vite et d’avoir presque failli rater notre unique chance de descendre dans le sud !

Pour la petite histoire, les cars au Chili ne sont pas des cars mais des avions ! Le car le moins cher - le notre – dispose de 24 sièges bien espacés, deux fois plus larges que celui dans lequel j’ai voyagé 26h de Paris à Porto (Portugal), deux fois plus molletonnés, avec un ingénieux système qui fait que tu peux allonger tes jambes sur un espèce de coussin, une couverture et un coussin qui nous sont distribués par une hôtesse, ainsi qu’une boisson par personne et un petit déjeuner bien complet à l’arrivée, tôt le matin ! C’est limite si on n’avait pas une démonstration des gestes de sécurité en cas d’accident et une boutique Duty Free ! Génial ! Et encore, notre car c’était le bas de gamme de la compagnie la plus bas de gamme ! Le seul conseil que je formulerais ici, est de se réveiller plus tôt le matin, d’abord parce que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et ensuite parce que au bout d’une petite heure de route tu commences à bien comprendre pourquoi les places qui restent sont toutes à coté des chiottes ! Alors tu caches ton nez sous la couverture, tu fermes les yeux très fort comme si ça empêchait l’odeur de t’atteindre et tu essayes de dormir en ne pensant pas que ces ****** de chiottes sont en train de « cagarte la onda » encore une fois !

Les heures passent lentement…Joaco, tout emmitouflé dans son poncho et sa couverture dort comme un bien heureux grâce à son nez bouché, la caricature du jeune cadre devant moi, nous offre un bon concerto ronflant, le vieux encore devant s’occupe des instruments à cordes et son voisin des tambours ! Les chiottes sont toujours là, avec leur cortège olfactif de plus en plus puissant, l’hôtesse de terre (pas mal l’adaptation… !) prépare les petits déjeuners juste au dessus de ma tête et moi je fais claquer des bulles de chewing-gum bien fort, juste pour faire chier, pour réveiller Joaco pour qu’il me tienne compagnie pendant mon insomnie, pour faire comprendre à l’hôtesse de terre que je ne pouvais pas dormir si elle continuais à trifouiller au dessus de ma tête et pour réveiller mes mauvais musiciens, mais en vain…

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